Avec le développement de la formation digitale, l’activité de formateur attire de nombreux prétendants. Pour les professionnels aguerris, elle apparaît comme la solution idéale pour une reconversion. Mais peut-on vraiment s’improviser formateur du jour au lendemain ?
Quelles sont les qualités et les compétences requises pour réussir dans ce secteur de plus en plus concurrentiel ? Le GIP-FCIP vous propose ce zoom sur les exigences du métier de formateur pour adultes.
En quoi consiste le métier de formateur pour adultes ?
Métier aux multiples facettes, le formateur a pour mission de transmettre son savoir et son savoir-faire professionnel auprès d’un public d’adultes. Il est amené à accompagner des personnes sur une durée limitée dans un objectif précis au sein d’une entreprise ou d’un centre de formation. Il peut prodiguer son enseignement aussi bien à des salariés qu’à des demandeurs d’emplois ou des personnes en reconversion professionnelle.
Dans le cadre de son activité, il doit donc assurer différentes missions comme :
- analyser la demande de formation et identifier les compétences à acquérir ;
- réaliser le plan de la formation et élaborer les supports pédagogiques ;
- encadrer un groupe d’apprenants en présentiel ou en ligne ;
- repérer les difficultés d’apprentissage et mettre en œuvre des stratégies de remédiation ;
- évaluer les acquis des stagiaires en début et fin de formation.
Quels sont les prérequis pour devenir formateur ?
Même si le métier de formateur ne nécessite aucun diplôme spécifique, il est essentiel de détenir au préalable une expertise significative dans un domaine spécifique. La majorité des formateurs disposent à la fois d’une solide expérience et de connaissances poussées dans leur champ de compétences. Au-delà de ces bases fondamentales, le formateur doit également savoir transmettre son savoir avec habileté et diplomatie à ses apprenants.
Les qualités d’un bon formateur
N’en déplaise à certains, il ne suffit pas d’être une pointure dans sa spécialité pour être un bon formateur ! Voici d’ailleurs une liste non exhaustive de qualités indispensables à l’exercice de ce métier :
- l’agilité : le formateur doit être capable de s’adapter à son audience ainsi qu’au niveau de chacun des apprenants (accompagnement collectif et individuel) ;
- la pédagogie : le formateur doit être en mesure de communiquer son savoir de façon ludique et concrète. Cela signifie qu’il doit être apte à concevoir des supports de formation adaptés, animer un groupe et accompagner les stagiaires tout au long du parcours de formation ;
- la bienveillance : L’empathie et la patience représentent l’essence même du métier de formateur. Ce sont des qualités cruciales pour permettre à chaque apprenant de surmonter les difficultés et progresser ;
- l’enthousiasme : il doit posséder des aptitudes naturelles pour créer une dynamique de groupe et capter en permanence l’attention de son public. Il doit donc faire preuve de créativité et savoir diversifier ses méthodes d’apprentissage pour garder son audience en éveil (alternance entre théorie et pratique) ;
- l’accessibilité : Il doit être à l’écoute des besoins de ses stagiaires en répondant au mieux à leurs interrogations. Il doit aussi savoir les guider et les rassurer pour leur permettre d’évoluer sereinement ;
- l’autocritique : Il doit savoir se remettre en question et prendre du recul pour évoluer dans son métier et se perfectionner ;
- l’organisation : que ce soit en amont ou pendant les cours, il doit être méthodique et rigoureux afin de proposer un contenu clair et qualitatif.
Une formation est-elle nécessaire pour devenir formateur ?
Bien que non réglementée, le métier de formateur ne s’improvise pas. Il apparaît crucial de se former pour acquérir les compétences pédagogiques nécessaires à l’exercice de cette profession. En outre, depuis la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, l’État impose désormais aux organismes de formation de justifier la qualification professionnelle de ses formateurs. Par conséquent, la quasi majorité des offres d’emploi de formateurs exigent désormais une certification professionnelle. Ainsi pour une meilleure crédibilité et une bonne insertion professionnelle, il est aujourd’hui primordial de suivre une formation afin d’obtenir le titre de formateur professionnel d’adultes (FPA).
Comment obtenir le titre de formateur professionnel d’adultes (FPA) ?
Suivre une formation certifiante
D’une durée variable selon les organismes de formation, elle s’articule autour de 2 CCP (Certificat de compétences professionnelles) :
- Préparer et animer des actions de formation collectives en intégrant des environnements numériques
- Construire des parcours individualisés et accompagner les apprenants
Elle peut être réalisée à distance ou en présentiel dans des centres de formation privés ou publics (Afpa). Sachez que dans les deux cas comme il s’agit d’une formation certifiante, elle peut être financée par votre CPF (Compte personnel de formation).
Obtenir le titre de FPA avec la VAE (validation des acquis de l’expérience)
Pour les personnes disposant d’une expérience d’au moins 1 an en tant que formateur, il est également possible de décrocher le titre de FPA via la VAE.
La FPA-VAE se déroule alors en 3 étapes successives :
- accompagnement à la rédaction du livret 1 (dossier de recevabilité) et envoi à la DIRECCTE ;
- accompagnement à la rédaction du livret 2 (dossier professionnel) et préparation de l’entretien devant le jury ;
- mise en situation professionnelle devant un jury de professionnels pour la validation de la certification (présentation d’une séquence de formation) suivie d’un entretien final.
Quels débouchés possibles pour un formateur professionnel ?
Formateur en statut salarié
Il s’agit du formateur qui exerce à plein temps dans un centre de formation. Ce statut est néanmoins de moins en moins plébiscité par les organismes de formation qui préfèrent faire appel à des formateurs occasionnels à la demande. Pour réussir à tirer son épingle du jeu, il est donc recommandé d’être polyvalent pour pouvoir assurer de multiples formations.
Formateur occasionnel
Il réalise des missions ponctuelles dans des organismes de formation ou des établissements scolaires. Limité à 30 jours d’activité par année civile, il n’a pas de statut juridique et n’a donc pas de charges à régler. À l’issue de sa mission, il perçoit une rémunération nette de charges de la part de l’organisme.
Formateur en portage salarial
En tant que formateur, il peut être judicieux de signer un contrat avec une société de portage. Ainsi vous continuez à bénéficier des avantages du statut salarié tout en développant votre activité de façon indépendante. En tant que prestataire de services d’une société de portage, vous n’avez pas à vous immatriculer ni à gérer toute la partie administrative puisque c’est elle qui s’en charge. En effet, pour chaque mission réalisée celle-ci vous reverse un salaire correspondant à la prestation après avoir déduit les frais de gestion (5 à 15 % du chiffre d’affaires), les charges patronales et les cotisations sociales. Notez que ce statut est surtout intéressant pour effectuer des prestations occasionnelles ou pour débuter.
Formateur indépendant
De plus en plus de formateurs font le choix de créer leur entreprise pour exercer leur activité indépendamment en libéral. Le statut micro-entrepreneur est à ce jour le plus plébiscité pour se lancer. Il permet de créer son entreprise facilement grâce à des démarches ultra simplifiées. C’est également un excellent moyen de tester son projet en bénéficiant de faibles cotisations sociales. Notez toutefois qu’au-delà des compétences propres au métier de formateur, il est aussi nécessaire de posséder des aptitudes commerciales indispensables pour la prospection des clients potentiels.
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